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Premièrement: Nous avons vu
que, dans cette thèse de Kierkegaard, "La subjectivité est la vérité", il
ne peut s´agir de la subjectivité de l´intellect. Donc ce qui demeure, est
celle de la volonté; et comment il serait possible de développer la
subjectivité de celle-ci autrement que je l´ai fait à présent, il faudrait
d´abord que quelqu´un me le montre.
Et deuxièmement: A la fin du Post-scriptum définitif et non-scientifique – dont Kierkegaard pensa un certain temps qu´il serait sa dernière œuvre –, il dit que son "importance ne consiste pas" à soumettre quelque nouveau projet, quelque découverte inouïe, ni à fonder un parti nouveau ni à vouloir aller plus loin* – à l´instar de Hegel, qui était célébré à l´époque; dans ses écrits, on y lisait toujours: "nous devons aller plus loin, nous ne pouvons pas nous arrêter là" – mais que, au contraire, son importance consiste justement à ne vouloir avoir aucune importance, à vouloir relire en solo,(…), les documents originaux des conditions de l´existence humaine individuelle, le texte ancien et bien connu que nous ont transmis nos pères, et de les relire une fois encore en entier, et si possible avec plus d´intériorité. Et ce que je cherche maintenant à montrer, c´est que ce programme, lorsqu´il est appliqué aux œuvres de Kierkegaard, aboutit exactement à ce que je viens de commencer en déduisant la subjectivité de la volonté et la définition de la volonté. A part cela et suite à la clarification du concept de la "subjectivité", il restera à analyser également les hyponymes de celle-ci, l´"enthousiasme" et la "passion dans laquelle nous avons Dieu". Cela aussi revêt une signification précise. – Voici seulement une remarque en passant: Kierkegaard prétend "ne vouloir avoir aucune importance"? Ce n´est pas à prendre au sérieux! Dans ce cas-là, il n´aurait pas publié. [Je doute que cela soit aussi simple; et je pense que Kierkegaard avait un caractère autrement plus profond qu´il ne l´est suggéré ici, ndt] Par ailleurs cependant, le testament provisoire de Kierkegaard est d´une précision admirable. Les six derniers mots, p.ex., ne manquent pas de sel: "Si possible, avec plus d´intériorité" [littéralement: "d´une manière qui est davantage issue de l´intérieur", ndt]! "Issu de l´intérieur", c´est ce qui est "de soi-même", "de nous-mêmes". Bien entendu, c´est comme cela, et tout à fait au pied de la lettre! C´est, de par une nécessité conceptuelle, exclusivement de l´extérieur que les êtres prédéterminés tiennent toute chose puisqu´ils sont "par quelqu´un ou quelque chose d´autre". Et ce qu´on nous a fait prendre de l´extérieur, est bien de l´extérieur et non pas "issu de notre intérieur". Ce que Dieu, dans le sens de l´objection existentielle contre son existence, nous aurait fait prendre en tant que Créateur prédéterminant en vertu d´une cause efficiente, ne viendrait pas de nous, ce ne serait donc pas "issu de notre intérieur"; et croyons-nous qu´il prenne plaisir à un jouet mécanique auto-bricolé? C´est ainsi que se confirme également la synonymie entre "subjectivité" et "intériorité", que l´on vient de relever; la subjectivité de la volonté signifie "être par soi-même"; et voici qu´il en va de même pour l´"intériorité". Et enfin, nous avons à présent la certitude de la justesse de notre résultat selon lequel le "par soi", la non-prédétermination, est une condition préalable omniprésente chez Kierkegaard; car ses mots, "avec plus d´intériorité", devaient s´appliquer à l´ensemble de ses écrits comme il le dit. Sont en accord avec cela:"les documents originaux des conditions de l´existence humaine individuelle", à savoir l´"existence". Le "par soi" avec son "angoisse" et avec son "enthousiasme", sa "passion", y compris son authenticité parce qu´il provient réellement de nous – nous avons bien vu cela point par point –, est très précisément ce que nous nommons l´"existentiel". Tout cela est indéniable. Seulement par rapport au "texte ancien et bien connu que nous ont transmis nos pères", par rapport à cela, il faut effectivement, à part la logique, un peu d´érudition aussi – naturellement! si quelqu´un veut, comme Kierkegaard, répéter tout, "relire" tout "en solo". Car pour lui en effet, pareille tâche serait impossible à réaliser dans tous les détails; il serait en effet un surhomme dans ce cas-là. Mais c´est nous qui tenons au détail à présent; c´est que nous ne cherchons qu´un seul point, à savoir le sens de l´"enthousiasme", de la "passion", "dans laquelle nous avons Dieu". Nous avons montré comment les deux sont liés au "par soi": un peu plus haut lorsque nous disions qu´ils se trouvent sur une seule et même gamme ou échelle que l´angoisse; et que la "subjectivité" est le terme générique qui comprend toute la gamme. Mais ce n´est pas encore tout, la relation avec Dieu n´est pas claire, cela aussi, nous voulons le savoir parce que ce qui importe ici, c´est "d´avoir Dieu". La première question est: Qui est celui des "pères" "de qui" l´"être par soi-même" est "transmis" ? Réponse: c´est Anselme de la vallée d´Aoste, le dénommé Anselme "de Cantorbéry"; l´un de ses deux parents fut Bourguignon, l´autre fut Langobard, originaire d´Italie. Anselme n´était pas Anglo-Saxon, Guillaume le Conquérant l´avait amené avec lui en Angleterre et l´y avait fait évêque. Dans son "Monologion" (le "Monologue", 1076), Anselme trouva le concept de l´"être par soi-même" (du ens per se, ens ex se, ens a se = de l´étant par soi, de soi), ultérieurement au Moyen Âge: c´était l´a-sé-ité, pour ainsi dire la "qualité d´être de soi". Le concept, les six premiers chapitres chez Anselme, mériterait à son tour une étude à part. Afin d´accréditer ce concept, je me contente donc de rappeler, pour le moment, que le "par soi" est une réalité, en tant que subjectivité de la volonté, c´est ce que nous avons examiné. Et, en plus: à défaut d´un "par soi", il devrait y avoir une série infinie: Ceci et cela est "par quelque chose ou quelqu´un d´autre"; comme le "par soi" n´existe pas, cet "autre" est à son tour "par quelque chose ou quelqu´un d´autre", etc. à l´infini; or, cela n´est pas possible; donc le "par soi" existe. Et ce qui est réel, est également possible. Venons-en maintenant à l´application annoncée de ce concept à l´"enthousiasme" ou la "passion" de Kierkegaard, "dans laquelle nous avons Dieu"! Nous savons déjà que, chez Kierkegaard, l´"angoisse" est fondée sur le "par soi", de même que la "subjectivité", l´"intériorité" et l´"enthousiasme". Mais qu´est-ce que cela a à voir avec Dieu, que nous sommes censés "avoir" dans l´"enthousiasme", dans la "passion"? Où sont ici les "pères", qui "nous ont transmis" le nécessaire selon Kierkegaard? Cela s´est passé comme suit: Déjà au Moyen Âge, sans même parler des temps modernes, on se mit à étendre en même temps cette aséité de Dieu, son être "par lui-même", à l´être humain aussi, que ce soit intégralement ou partiellement, d´une manière plus ou moins voilée ou incohérente. Pour le moment, je citerai seulement Maître Eckhart comme exemple alors qu´il ne fut pas le seul, loin de là. En parcourant l´histoire des idées occidentale, on remarquera qu´Anselme a eu le génie de trouver, au début de cette histoire, du même coup le concept de base de celle-ci, à savoir l´"être par soi-même": l´a-sé-ité, le "par soi" comme clef de voûte d´une culture et civilisation de la liberté, du dynamisme et du pouvoir de création. Nous avons remarqué en même temps que, d´une manière particulièrement transparente et directe, le "par soi" sous-tend quasiment tout chez Kierkegaard. De plus, nous avons mis en lumière que le "par soi" forme en effet – à côté du "dynamique" – la quintessence de l´existentiel parce qu´il est le fondement de l´"enthousiasme" et de la "subjectivité" de notre volonté, mais aussi de l´"angoisse" et, d´une manière plus générale, de l´authenticité et de l´"intériorité" de toute notre humanité. C´est sur ce fondement que nous arrivons à comprendre aussi, soit dit en passant, dans quel sens on peut dire que Kierkegaard est le fondateur de l´existentialisme alors qu´on a simultanément cette intuition plus profonde que toute la pensée occidentale est existentialiste. Or, avant tout, nous voulions savoir très exactement ce que l´aséité, l´"être par soi-même", a à voir avec Dieu, dans le concept de l´"enthousiasme", de la "passion". Bref, qui est celui des "pères" "transmis" qui correspond objectivement? – Subjectivement, il n´est pas possible, bien entendu, que Kierkegaard ait pensé aux différents "pères"; tout en les développant de surcroît – . Le "père" fut René Descartes, qui (dans la troisième Meditatio de prima philosophia, la troisième Méditation sur la métaphysique) prêta à la pensée existentielle de base qui est l´"être par soi-même", une première conséquence très significative et juste en principe – quoique dans une application inexacte et sous une forme irréelle-hypothétique; autrement dit, il nie la réalité de cette conséquence; voici ce qu´il y écrit entre autres : "…si j´étais par moi-même…je me serais donné …toutes les perfections … et je serais…Dieu moi-même…" « …si a me essem…omnes …perfectiones…mihi dedissem, atque…ipsemet deus essem… ». Si donc je suis "par moi-même" et si, par conséquent, c´est exclusivement moi-même qui détermine le contenu et l´étendue de mon être, existence et essence, ainsi que la facilité avec laquelle celui-ci voit le jour et se maintient, je pourrai me donner à moi-même toutes les perfections et serai, de ce fait, un être parfait, donc Dieu. C´est là une pensée concluante! Et que fait-on en général avec "enthousiasme"; que fait-on parce que cela ne demande aucun effort, parce que c´est parfaitement dans notre nature, parce que la chose et ses résultats nous plaisent tout à fait, et même plus que cela. Et il en va de même, mutatis mutandis peut-être, en ce qui concerne la "passion" (spirituelle)? Tous les critères ne sont-ils pas réunis ici? Ne sommes-nous pas justement ici en présence de l´archétype même, du paradigme primitif de l´"enthousiasme" "passionné"? On le dirait; avec quel "enthousiasme" ne nous donnerions-nous pas toutes les perfections! A tel point qu´il ne vaut même pas la peine de faire un dessin, ni à nous, ni aux autres. Mais Descartes ne tient pas la chose pour réelle: De fait, je ne suis pas devenu Dieu, et encore moins au même instant, ce qui n´a rien de surprenant puisque je ne suis pas "par moi-même" non plus! Tel est le point de vue de Descartes. Il avait observé l´évolution qui s´était faite depuis Anselme, les efforts visant à étendre l´aséité de l´Être suprême à l´homme, et il décida d´aller au fond des choses; avec le résultat dont nous venons de prendre acte. En réalité, nous avons ici seulement ce que Schopenhauer disait une fois: Descartes fut "un grand homme; mais seulement en tant que pionnier". Allez-y! La voie est dégagée! La galerie a été décelée! Avant d´être aussitôt ré-ensevelie. Or, prenons maintenant la peine de procéder avec exactitude et précision pour une fois! Evidemment! Un être qui décide seul et exclusivement ce qu´il sera et jusqu´à quel degré, se déterminera comme Dieu, se fera lui-même un être parfait. Ou, en tout cas, il sait très bien qu´il en serait capable, et ce serait donc rien que de ce fait et pour cette raison qu´il serait Dieu. Et nous sommes "par nous-mêmes", nous l´avons vu, sous la forme de notre subjectivité volitive (de la subjectivité de notre volonté) et aussi à cause de notre moralité; et il en va de même, à cause de l´énergie pure, pour le monde empirique tout entier, comme cela s´est révélé. Qui dit pourtant que chaque être humain pris individuellement et qui est "par lui-même", puisse décider, rien que pour cette raison, ce qu´il sera et jusqu´à quel degré? Nous aurions, dans ce cas, un nombre infini d´êtres suprêmes et parfaits; or, cela n´est pas possible. Aucun d´entre eux ne serait l´être suprême, tous auraient les mêmes possibilités; mais bon, laissons passer cela. Dire cependant qu´aucun de ces nombreux êtres n´est parvenu à la perfection, ni même de façon approximative, parce qu´aucun d´entre eux n´a les contenus des innombrables autres, cela serait complètement impossible, c´est-à-dire que cela équivaudrait à une perversion totale de la conséquence que Descartes avait tirée de notre aséité, de notre être "par nous-même". D´où en effet le monothéisme! Or, quoi qu´il en soit, cette conséquence, à savoir le ’devenir-Dieu’ appliqué par Descartes à chaque homme individuel afin de réduire à l´absurde notre "être par nous-même", il est seulement nécessaire qu´elle soit valable pour la totalité de l´être; autrement dit, la conséquence se trouve déjà vérifiée si seulement, sous la forme exclusive d´une personne ou surpersonne d´un autre que nous, la totalité de l´étant parvient à l´infini et à la perfection, qui est effectivement en accord avec le "par soi". C´est un infini et une perfection qui prennent effet pour ainsi dire "dès le début"; selon une terminologie immédiate: cet infini, cette perfection, est atemporel et "de toute éternité", il ne connaît pas de successivité retardatrice, dilatoire, en d´autres termes: il ne sait rien de ce que nous connaissons dans notre sphère empirique sous forme de périodes infinies de la soi-disant "évolution". Le "par soi", qui, à tout égard, ne dépend que de lui-même, fait toute chose de lui-même, exactement de telle façon et aussi instantanément – dans l´instant atemporel de l´éternité – qu´il le veut lui-même. Et nous les hommes? Ne sommes que le chemin dynamique qui mène à ce but; tout à fait dans le sens de cette existence qui nous caractérise: de notre imperfection et de nos défauts, de notre désir d´infini et de notre défaillance; de nos "efforts et aspirations, de notre devenir incessants", que Kierkegaard évoque également: nous le sommes dans le sens de l´"intériorité" et de la "subjectivité" de notre volonté, qui "est la vérité", ainsi que nous venons d´analyser la subjectivité volitive. Ou est-ce qu´il y a, dans le cadre de l´évolution véritable qui se fait dans l´instant atemporel de l´éternité, un niveau supérieur, situé au-dessus de nous, qui, parce qu´il est destructeur, ne veuille pas poursuivre cette évolution jusqu´à l´être parfait? Supposons-le pour l´instant – malgré le fait que, absurdement, la destructivité se dirigerait alors contre elle-même, et malgré le fait que ce même niveau aurait alors déjà atteint la perfection, vu ce seul fait qu´il en aurait la faculté. Supposons néanmoins qu´il en soit ainsi! Il y aurait alors, premièrement, même dans ce cas, des êtres supérieurs ou un être supérieur au-dessus de nous; c´est-à-dire que nous aurions à nouveau pour ainsi dire, plus ou moins, les dieux anciens. Or, au-delà de ces considérations et même dans ce cas-là, nous n´aurions pas à craindre pour l´existence d´un être absolument suprême et parfait. Car nous connaissons au moins nous-mêmes, les hommes, assez bien pour savoir: il y a longtemps, depuis la nuit des temps déjà, l´un d´entre nous aurait été le premier à poursuivre l´évolution. Jusqu´à l´être qui aurait été intellectuellement et physiquement le plus fort et le plus puissant. Seulement pas jusqu´à l´être qui aurait été parfait sur le plan éthique – cela aussi, nous le savons très bien – ; mes amis, cet homme ferait de notre existence un enfer, de notre existence à nous tous, et, en fin de compte, à chacun de nous sans exception. Cependant voyons ce que nous vivons effectivement: on n´en est pas arrivé là, heureusement, cet être tout à fait absurde nous est épargné. Nous-mêmes et les êtres qui nous sont subordonnés dans la hiérarchie, nous suffisons déjà largement pour expliquer le mal sous toutes ses formes qui est dans le monde, tandis qu´il y a longtemps qu´un Autre, quelqu´un de meilleur, a gagné la course dans l´instant atemporel de l´éternité, quelqu´un qui, pourtant, respecte la liberté de tous les autres – ce qui est seulement possible sans causalité efficiente. – Nous venons d´évoquer cet état de fait primitif qui est l´"enthousiasme": ce qui ne nous demande aucun effort, nous réjouit au plus haut point, ce dont nous sommes plus que pleinement persuadés, ce qui abonde dans le sens de la substantifique moelle de notre nature, ce que nous faisons tout simplement "avec enthousiasme". Et avec la force innée de la "passion" spirituelle. Je pense que c´est exactement ce paradigme et nul autre que nous avons ici sous les yeux. Et l´unité de l´étant sous toutes ses formes, du plus bas jusqu´au plus élevé, permet d´envisager également que ce stade de l´évolution du "par soi" que nous parcourons sous la forme de notre humanité, n´est pas forcément le seul point de départ qui nous permette de vivre les deux forces de la volonté, mais que nous avons aussi une intuition de cet être qui, depuis l´éternité, est l´Etre parfait et suprême. – L´idée d´évolution nous a passionnés, nous les Occidentaux; ici, nous sommes en présence de l´archétype même de l´évolution, qui est en même temps l´archétype de l´"enthousiasme". Sur ce, je termine le raisonnement méthodique et me contente de donner encore quelques indications. D´abord: je vous propose de comparer la nouvelle conception de Dieu avec ledit créationnisme ainsi que le "dessein intelligent" datant de 1987, c´est-à-dire avec la version brute et la version raffinée de la conception biblique, ou prétendument biblique, de la Création! Voici ce qu´on pourra dire: Dans la Bible, la pensée se dirige du haut vers le bas: Dieu crée l´homme en vertu d´une cause efficiente, il le prédétermine donc; l´homme savoure l´idée que "le Seigneur Dieu l´" ait "créé"; et Dieu est seul responsable de toute perversité et de tout mal, où qu´ils se manifestent. Chez nous par contre, la pensée se dirige du bas vers le haut; le "par soi" parcourt son chemin dans un instant atemporel vers un stade suprême de la perfection en passant à travers le monde et les hommes comme stades intermédiaires; "Dieu est innocent"; et l´homme, qui ne cesse de tendre vers un but, est en tout cas responsable et libre. Ensuite: qu´est-ce qui nous avait amenés là? C´était, entre autres, le concept de la "subjectivité" chez Kierkegaard, la "subjectivité" qui "est la vérité." Là, il n´était pas question de l´intellect, dans ce contexte-là, il devait s´agir de la subjectivité de la volonté; avérée comme l´"être par soi-même"; et comme terme générique de l´"enthousiasme" et de la "passion", entre autres. Et ainsi de suite: du bas vers le haut. Il ne pouvait pas en être autrement, en effet – après que l´interprétation de la Bible, avec son sens inverse, s´était révélée absurde au point d´être insupportable. Absurde seulement? Le Dieu créateur par cause efficiente avait entre-temps fini par être impossible, même conceptuellement – parce qu´il s´est avéré entre-temps que la volonté humaine et le monde en général ne sont pas seulement "dynamiques", mais aussi "par eux-mêmes". En dernier lieu, je voudrais dire aux connaisseurs de Kant et de Schopenhauer: Schopenhauer est le complément nécessaire de Kant; autrement dit: la volonté est la chose en soi. Pour autant que cela ne soit pas assez clair, il faudra une nouvelle étude spécialement consacrée à la question. Or, le connaisseur de Kant serait alors également un connaisseur de la Critique de la raison pratique de Kant – et il saurait que cette raison concerne la volonté, la "chose en soi"; et c´est dans la volonté, la "chose en soi", que se passe en effet tout ce qui a fait l´objet de notre discussion. Et enfin, pour terminer: La pensée qui va du haut vers le bas! Voyons ce qu´elle signifie; c´est: la prédétermination, le manque de liberté, la pression au mal – et la prédestination, qui, au ciel et sur terre, est peut-être le plus grand de tous les fléaux U.S.. Tout cela est aussi mauvais et médiocre que le déterminisme pseudo-scientifique qui est actuellement favorisé par Wallstreet. Voici le choix qui devrait être le nôtre: c´est celui qui se dirige du bas vers le haut, y compris la liberté, l´effort, la responsabilité et l´"enthousiasme"! Hans Rochol en septembre 2006, traduit de l´allemand par Annette Rochol en 2009, traduction revue en décembre 2012. Ce qui suit [dans le texte allemand] est un exposé provisoire relatif à l´histoire systématique du théisme existentiel; extrait des commentaires aux Miettes philosophiques de Kierkegaard …publiés à Hambourg en 1989… … … Voir également sous le lien KIERKEGAARD sur la page d´accueil. *Søren Kierkegaard Samlede Værker, bind 10, Afsluttende uvidenskabelig Efterskrift, Gyldendal, 1962, 4.udgave, s.288, 289: "Hvad jeg saadan kender til Pseudonymerne berettiger mig naturligvis ikke til noget Udsagn, men da heller ikke til nogen Tvivl om deres Samtykke, da deres Betydning (denne vorde nu virkeligen en hvilken) ubetinget ikke ligger i at gjøre noget nyt Forslag, nogen uhørt Opdagelse, eller stifte et nyt Partie og ville gaae videre, men netop i Modsætningen, i ingen Betydning at ville have, i paa en Afstand som er Dobbelt-Reflexionens Fjernhed at ville solo læse de individuelle, humane Existents-Forholds Urskrift, det Gamle, Bekjendte og fra Fædrene Overleverede, igjennem endnu engang om muligt paa en inderligere Maade." Cf. la traduction de Paul Henri Tisseau et Else-Marie Jacquet-Tisseau dans les Oeuvres complètes de Søren Kierkegaard, t.11 Post-scriptum définitif et non-scientifique aux miettes philosophiques édition de l´Orante, Paris 1977, p.305/306 : "Ce que je connais des pseudonymes ne m´autorise naturellement pas à émettre quelque affirmation ou à formuler quelque doute sur leur consentement, puisque leur importance (…) ne consiste en rien à soumettre quelque nouveau projet, quelque découverte inouïe, ou à fonder un parti nouveau pour aller plus loin, mais au contraire à se prétendre sans aucune importance, se contentant de déchiffrer pour leur propre compte, …, les documents originaux de l´existence humaine individuelle, le texte ancien et bien connu que nous ont transmis nos pères, et de les relire une fois encore en entier, et si possible avec plus d´intériorité." © Dr.Hans Rochol, www.rochol.net, 2003. Tous droits de
traduction, de reproduction et d´adaptation réservés pour tous pays.
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